Comment la ville s'est-elle construite par les migrations anciennes et nombreuses ? Si la capitale attire de tout temps des populations étrangères, aux profils et aux origines géographiques très divers, la question de leur ancrage territorial et de leur contribution économique au développement parisien est aujourd'hui moins connue. Ce dossier croise les processus de rénovation urbaine qui affectent les quartiers populaires depuis les années 1970, ceux de "gentrification" qui s'en suivent, et un cosmopolitsme de plus en plus visible. C'est la particularité d'une équation parisienne de l'immigration qui est ici interrogée.
L'école française a accueilli depuis le début du XXe siècle, un nombre toujours plus important d'enfants, nés en France ou non, de parents étrangers. Longtemps cet accueil et cette scolarisation n'ont donné lieu à aucune mesure spécifique. Signes de cette "indifférenciation laïque" : l'absence de textes officiels ou d'éléments statistiques. Cependant, l'école n'a jamais été à l'abri des débats qui ont périodiquement agité la société civile et politique sur la place des étrangers en France. Bien au contraire, les notions d'assimilation, d'intégration ou encore de droit à la place différence, d'apparition plus récente, ont marqué directement ou indirectement les discours, voire les choix pédagogiques, en matière de scolarisation des élèves de nationalité étrangère.
Instaurée dans les années soixante-dix, la mixité à l'école est maintenant abordée comme un moyen de prévenir les mariages forcés pour les jeunes filles. Les cours d'histoire et d'éducation civique sont autant d'actions préventives complémentaires de l'éducation à la sexualité
Les acteurs locaux se heurtent à de nombreuses difficultés pour assurer la scolarisation obligatoire des élèves étrangers. Cette enquête révèle une disparité des dispositifs mis en place selon les départements : classes d'accueil spécifiques ou classes ordinaires sans toujours assurer des modules de soutien en français. L'enquête analyse les obstacles à l'accès des élèves nouvellement arrivés et à la reconnaissance de leurs capacités.
Le retard pour l'entrée à l'école paraît un problème spécifique auquel fait face la population primo-migrante non francophone. Il concerne essentiellement les jeunes en âge d'être scolarisés dans le secondaire et effectuant une première inscription suite à leur installation en France. Certains départements ont mis en place des solutions, d'autres pourraient être peoposées.
Les circulaires portant depuis le début des années soixante-dix sur la scolarisation des enfants primo-arrivants non francophones répondent au souci de les intégrer au plus vite dans le cursus scolaire normal. Néanmoins les directives peu claires et parfois contradictoires, les dispositifs eux-mêmes, les rapprochements avec l'éducation prioritaire génèrent une certaine confusion.